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Vie démocratique

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84, rue du Sacré-Cœur
Charlemagne (Québec)  J5Z 1W8
Né à Charlemagne, le 6 mars 1922, il est le quatrième d’une famille de 14 enfants nés de Éloi Laurin, travailleur acharné et de Mary Morin, une femme joyeuse qui eut une grande influence sur son fils. Marié à Francine Castonguay, il est père de 2 enfants, Marie-Pascale et Marise-Annick.
À son entrée à l’École de Charlemagne, alors sous la gouverne des Sœurs de Ste-Marie, Camille Laurin collectionne les meilleures notes. En 1936, il entre au collège de L’Assomption où il maintient le statut de premier de classe. Bien qu’attiré par le monde, il se décide à entrer au Grand séminaire de Montréal en septembre 1942. Toutefois, malgré que les cours le passionnent, la discipline et le climat du clergé de l’époque lui pèsent. Il se résout à quitter le séminaire en avril 1943.
Sans hésiter, il s’inscrit à la faculté de médecine de Montréal. Alors âgé de 21 ans, une nouvelle vie teintée de liberté s’offre à lui, pour qui les études de médecine ne sont pas plus difficiles que celles collégiales. Disposant de temps libre, il s’occupe en participant à un cercle d’étudiants en médecine qui s’intéressent à des sujets inconnus du programme officiel tel que l’éthique médicale, la dimension philosophique de la médecine et la psychanalyse. En plus de sa participation au journalisme étudiant, ces occasions lui permettent de s’ouvrir à la pensée contemporaine et il se lie avec les responsables nationaux de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC).
1946, il se rend à Prague où il participe, avec la JEC, à un congrès international d’étudiants. Pour la première fois, il fait la rencontre de jeunes communistes. Cette rencontre sera déterminante pour lui qui verra ses convictions et certitudes ébranlées. Son biographe explique : « Alors qu’il a toujours pensé que l’amélioration de la condition humaine devait s’appuyer sur Dieu et la pratique de la religion catholique, des gens de sa génération, qui ont connu les horreurs de la guerre et dont le vécu est passablement plus dense que le sien, viennent soutenir le contraire et même prétendre que l’homme doit nier Dieu s’il veut progresser ». De retour à Montréal, bien qu’il rejette l’athéisme, il est fasciné par un idéal de libération de la classe ouvrière et tente d’intégrer aux notions de liberté et de croyance en Dieu, ce qu’il juge le meilleur du communisme. Il écrit : « Il faut instaurer un véritable socialisme : conserver les positions acquises, liberté de la presse, liberté d’opinion, etc., et les rendre efficaces, concrètes par des réformes de structure qui feront disparaître l’aliénation sous toutes ses formes ». Toute l’action future de Camille Laurin se trouve dans ces quelques lignes. 1948, il deviendra responsable national des congrès de JEC et toute sa vie, il restera fidèle aux convictions acquises au gré de ces rencontres.
En mai 1950, il reçoit son diplôme de médecine et se marie le mois suivant. Ayant peu d’intérêt pour les soins du corps, il choisit la psychiatrie comme spécialisation. À partir de 1951, il étudie aux États-Unis puis en France afin d’acquérir les connaissances et l’expérience nécessaires. Par correspondance depuis Paris, il participe à la réflexion de laquelle découleront les fondements de la réforme de la Faculté de médecine, de la création d’hôpitaux universitaires et de l’enseignement de la psychiatrie moderne. À la demande des autorités universitaires de Montréal, il parcourt l’Europe pour y étudier les systèmes de soins psychiatriques. Son rapport préconise, entre autres, la mise du pied d’une politique d’intégration sociale et de réhabilitation du malade ainsi que des mesures de prévention et de dépistage précoce de la maladie. De retour à Montréal en 1957, il réussira à moderniser totalement le système québécois.
La notoriété acquise de sa brillante carrière le mènera à la vie Politique. Partisan de la Révolution tranquille, il s’intéresse à l’aventure de René Lévesque qui vient de quitter les libéraux. Invité par des amis à assister comme observateur au congrès fondateur du Parti québécois, il en ressort élu à la présidence. Flatté, il accepte ce poste qui fait de lui le numéro deux du parti et adjoint de René Levesque. En avril 1970, il est élu député dans Bourget. Il est toutefois défait de justesse en 1973 et reprend alors la pratique de la psychiatrie en continuant de s’occuper du parti.
En 1976, il est réélu député de Bourget alors que René Lévesque vient de prendre le pouvoir. Ce dernier fait de Camille Laurin son ministre d’État au développement culturel. C’est dans le cadre de cette fonction qu’il parviendra non sans effort, mais avec un calme et une persévérance imperturbable, à faire adopter, le 26 août 1977, la loi 101 ou Charte de la langue française, sans modifications significatives.
C’est par fidélité à son idéal souverainiste que Camille Laurin quitte le pouvoir en 1984 avant d’être réélu député de Bourget de 1994 à 1998. Il meurt à Vaudreuil-Dorion le 11 mars 1999, âgé de 76 ans.
Pour l’ensemble de son œuvre, il est à la fois considéré comme « le père de la psychiatrie moderne » et « le père de la loi 101 ».
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